Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

littérature anglaise - Page 2

  • Mon amie la licorne de Briony May Smith

    Mon amie la licorne

    de

    Briony May Smith

    20210420_132801.jpg

    "Ma vie a totalement changé quand nous avons déménagé au bout du monde, dans les montagnes, pour nous rapprocher de mamie. Cette nouvelle maison avait une odeur étrange et elle était toute vide."

     

    Il est de merveilleuses amitiés qui naissent grâce à de jolis hasards. Comme celui de cette promenade que fait Lily autour de sa nouvelle maison.

    Après avoir observé la mer au loin et la course des nuages licornes, elle trouve justement dans un creux, un bébé licorne, emprisonné par des ronces.

    Un bébé qu'elle recueille, qu'elle nourrit grâce à des brassées de fleurs et qu'elle abreuve d'eau de lune.

    Au fil des mois et des saisons, la complicité grandit entre ces deux êtres. Magie des instants partagés. Solitude à jamais bouleversée par la présence de l'autre.

    Et puis, revient le printemps et les licornes reprennent leur course folle.

    Et si déjà sonnait le temps des adieux ?

    20210420_132905.jpg


    J'ai immédiatement été attirée par la couverture de cet album. Par la tendresse et la douceur qui se dégagent. Par la complicité évidente entre cette petite fille et ce bébé licorne.

    Une complicité qui se noue sous nos yeux attendris. Vignettes de bonheur magnifiées par les illustrations. J'ai aimé leurs couleurs délicates, leurs détails et leur manière d'exprimer les émotions.

    Véritable ode à l'amitié, cet ouvrage célèbre également les bonheurs simples. Comme le bal des saisons. Comme les odeurs des gâteaux de Noël. Comme la pluie qui tinte sur les carreaux. Comme la joie d'être ensemble tout simplement.

    Et puis, il se révèle aussi un bel hommage à l'imaginaire. Car où commence le réel et où finit le rêve dans l'esprit d'une petite fille qui vient de déménager et n'a pas encore de camarades sur place ?

    Bref, vous l'aurez compris : un ouvrage réussi que je ne peux que vous recommander. Et peut être que comme moi, l'espace de quelques pages, vous aurez l'impression de voyager dans cette lande au milieu des bruyères et des embruns.

    Gallimard Jeunesse, 2021, traduit de l'anglais par Catherine Gibert

  • Confusion de Elizabeth Jane Howard

    Confusion

    de

    Elizabeth Jane Howard

    20210419_115829.jpg

    "La pièce était fermée depuis une semaine; le store de calicot à la fenêtre sud donnant sur le jardin de devant avait été baissé; une lumière couleur parchemin baignait l'air froid et confiné. Polly gagna la fenêtre et tira le cordon. Le store se releva dans un claquement sec et la pièce s'éclaircit pour se parer d'un gris sans chaleur, plus pâle que le ciel tourmenté envahi de nuage."


    Depuis le mois de mars 2020, j'ai rendez-vous avec eux. Les Cazalets.

    Si vous ne connaissez pas encore les Cazalets, il s'agit d'une grande famille anglaise qui nous convie dans ses demeures à la campagne ou à Londres et nous confie leurs bonheurs, leurs élans du cœur et leurs peurs.

    Pour ce troisième opus, l'heure est à la confusion. Confusion liée à l'attente pour ceux qui restent et au fracas du monde dans ces dernières années de guerre. Confusion également des sentiments où les adultes s'empêtrent dans des situations sentimentales inextricables et où certains enfants devenus grands font leurs premières armes.
    Une des joies de ce roman a d'ailleurs résidé dans l'évolution de Polly et de Clary. Aussi bien en termes de relation entre elles qu'en termes d'ouverture aux autres. J'ai été particulièrement sensible aux transformations de Clary qui devient une jeune femme très émouvante, entre maladresses et déclarations poignantes.

    Autre régal de cet ouvrage: les passages consacrés à Archie. Archie, introduit dans le précédent volet et qui devient un personnage pivot. Pivot à la fois pour les intrigues et pour les confidences. Et qui illustre à merveille tout le talent d'Elizabeth Jane Howard pour créer des héros marquants.

    De même, encore une fois, j'ai été frappée par la capacité de l'autrice pour nous embarquer dans toutes les histoires de ses protagonistes et pour livrer une narration d'une grande fluidité, malgré la multiplicité des points de vue.

    A cet art de conteuse se superpose un art de la séquence. En effet, je sais déjà que certaines scènes m'accompagneront longtemps. Comme celle d'une rencontre dans un train. D'un pique-nique. D'un échange à l'ombre d'un arbre sur un banc lors d'une soirée de liesse.

    Voilà, mes retrouvailles avec les Cazalets sont finies et c'était merveilleux. Vivement la parution du prochain tome pour répondre à toutes les questions laissées en suspens.
     
    Un grand merci aux éditions la Table ronde pour cet envoi.

    Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff. 
     
    Editions la Table ronde, 2021, 480 pages
     
  • Le Sixième ciel de L.P. Hartley

    Le Sixième ciel

    Eustache et Hilda II

    de

    L.P. Harltley

    eustache et hilda,le sixième ciel,lp hartley,roman anglais,littérature anglaise,the sixth heaven,proust,classique,je lis des classiques,éditions la table ronde,quai voltaire

    "J'ignorais que tu avais une sœur, Eustache.

    -Ah bon? A vrai dire, j'en ai deux.

    -Veux tu m'en parler?

    Eustache Herrington hésita. Stephen Hilliard était un ami d'une assez récente date."

     

    Après la Crevette et l'anémone, revoilà Eustache et Hilda pour un deuxième volet.

    Nous les retrouvons dans leur vingtaine, après le fracas de la Grande Guerre.

    Eustache est désormais étudiant à Oxford, après avoir obtenu une bourse.
    Et Hilda dirige une clinique où elle s'investit énormément.

    A la faveur d'un dîner, Eustache revoit Dick Staveley qui le convie ainsi qu'Hilda à Anchorstone pour un week-end en juin. L'occasion de retrouvailles avec les plages de leur enfance.
    L'occasion surtout de se confronter à une société différente.

    Je gardais un très beau souvenir de ma découverte du premier opus au printemps dernier. Aussi, j'ai été ravie de me replonger dans les nouvelles aventures de ces deux héros, toujours en compagnie de ma chère Cécile. 

    J'ai tout de suite apprécié le choix de ce saut dans le temps opéré par LP Hartley. Un choix qui se révèle habilement maîtrisé car, par le biais d'un échange inaugural entre Eustache et un comparse, tous les événements précédents nous sont résumés.

    Puis, l'action prend son envol. Une action dominée par le flux de conscience d'Eustache. En effet, entre chaque scène d'importance, surgit ce discours interne de notre héros. En proie à bien des dilemmes face à un océan de sensations qui l'assaillent. En proie aussi à un sentiment de flottement comme s'il n'appartenait pas pleinement à ce monde dans lequel il évolue. En proie finalement à bien des cauchemars. Des cauchemars qui donnent des clés de son avenir.

    Il y a un côté proustien dans cet Eustache adulte, dans les cercles qu'il dépeint et dans Hilda, cette sœur qui ne cesse de lui échapper. Un hommage d'ailleurs souligné par l'étude même de l'œuvre de Marcel Proust dans le cadre de son cursus à Oxford.

    Finalement, le seul bémol que je pourrais émettre concerne le découpage même de l'intrigue. Ce côté resserré sur quelques mois qui contraste face aux nombreuses pages autour d'un seul week-end, certes révélateur à bien des égards.

    Mais malgré cette légère réserve, je ne peux que souligner le talent de cet auteur à cerner tous les oscillements d'un être et à créer une galerie de protagonistes incarnés et marquants.

    Bref, vous l'aurez compris : une série que je vous recommande et dont j'attends avec impatience la suite.

    Traduit de l'anglais par Lisa Rosenbaum. 
     
    Editions La Table Ronde, Quai Voltaire, 2021, 294 pages